PATMOS en mai 2015

 

 

La plus belle étape du voyage. Grâce à la majesté de Chora et du monastère, à la vue magnifique depuis Chora sur le nord de l'île, à ses petites plages du nord et aux discussions que nous avons eues avec notre hôtelier et un ancien ambassadeur rencontré par hasard.  La plupart des touristes vont à Patmos d'abord pour voir Chora, le monastère de St Jean et la grotte de l'apocalypse et nous ne faisons pas exception. Nous avons d'ailleurs croisé à plusieurs reprises (l'île est petite) un groupe de francophones dont un moine qui visitaient ces sites; ce groupe était mené par une française très exhubérante installée dans l'île et qui fait le guide. Nous avons logé à Skala à l'hôtel Villa Zacharo dont le proprio est un homme qui adore discuter avec ses clients (en anglais qu'il parle très bien) pour leur raconter plein de choses sur l'île (je vous en dirai quelques unes plus loin); à 35 euros la nuit avec deux bons petits déjeuners, au bord de la route qui mène à Chora, il ne faut pas hésiter à y aller. Nous avions retenu par l'intermédiaire de Zacharo une voiture chez AVIS (en bon état) pour 25 euros par jour; le bureau est sur le port de Skala. Ci-dessous la vue depuis la chambre

Quand on va de Skala à Chora en voiture on prend une petite route qui mène tout d'abord à la grotte de l'apocalypse. L'entrée est maintenant payante (2 euros) et quand il n'y a pas foule (comme ce jour) on peut méditer dans ce lieu qui servit de retraite à St Jean; une petite chapelle y a été installée. En continuant à monter on arrive à Chora (prendre à droite pour se garer, s'il y a de la place) . La visite du monastère (payante : 4 euros) est intéressante même si on ne peut visiter toutes les salles; le musée en particulier contient des documents très anciens. On peut esuite aller au hasard dans les ruelles de Chora. C'est ce que nous avons fait et nous nous sommes retrouvés par exemple juste sous le mur du monastère; on peut marcher un peu le long de ce mur mais pas en faire le tour. Des maisons blanchies à la chaux, des églises et quelques bars et restos dont certains offrent une vue magnifique sur Skala et le nord de l'île. Nous avons visité la "Nikolaidis mansion" vieille demeure bien restaurée; l'entrée est maintenant payante et franchement on peut se passer de la visite. Nous n'avons pas pu visiter le monastère de Zoodochos pigis, très bien indiqué par de nombreuses pancartes. A notre arrivée devant la porte celle-ci est fermée (aux heures théoriques d'ouverture indiquées sur le mur). Comme nous repartons dans la rue à droite nous demandons à une dame sur le pas de sa porte si le monastère est ouvert, elle nous répond oui, il faut sonner ou frapper. Nous repartons sur nos pas, sonnons, frappons ... rien ne bouge, dommage. En repassant devant la dame on lui explique et son mari en souriant nous dit que les religieuses doivent dormir ... Ci-dessous quelques vues de Chora

Ci-dessous deux vues du nord de l'île depuis les moulins près de Chora

 

Au nord de Skala on trouve de jolies petites plages, dans l'ordre Meloi, Agriolivadi, Vaghia, Liginou, Livadi, Geranou et Lambi célèbre pour ses galets multicolores tout à fait au nord. Je ne parle ici que des plages accessibles par une route goudronnée, plus ou moins large, plus ou moins abimée. Une des plus célèbres dans le sud, Psili Ammos n'est accesible que par une piste, nous n'y sommes pas allés.

La plage la plus proche de Skala est Meloi; petite plage de galets agréable avec des arbres qui donnent un peu d'ombre, des pontons rustiques et un restaurant en ruines dont il ne reste que la façade.

Un peu plus au nord Agriolivadi, plage de gravier/sable, plus grande et plus aménagée, l'eau est très transparente. On y accède par deux routes différentes (étroites mais en bon état) depuis la route principale.

Puis Kambos, plage assez grande et qui doit être un peu plus fréquentée en été.

Ensuite Vagia, plus sauvage et rocheuse, une de nos préférées. Les enfants grecs nous encouragent à la garder propre, alors attention aux déchets.

Liginou formée de deux plages jumelles que nous n'avons vues que d'en haut.

Livadi , que les grecs appellent Livadi Geranou. Sable et graviers, eau très claire et peu profonde avec l'île d'Agios Georgios en face; c'est notre préférée.

Tout au bout de l'île Geranos. Deux plages, l'une orientée nord très moche et qui sert de cimetière à bateau. L'autre au sud beacoup plus belle, en tout cas vue d'en haut. Les couleurs de l'eau rappellent Balos en Crète, d'autant qu'il y a une langue de sable qui forme une avancée. Ci-dessous à gauche la partie nord, puis la partie sud.

 

Sur Patmos chaque église est entretenue par une famille à tour de rôle et les fêtes organisées par les "protecteurs" de ces églises se succèdent. Celui qui est chargé de celle qui est au dessus de Geranos c'est Jacob, le propriètaire de l'hôtel villa Zacharo.

Dans un autre secteur au nord la plage de Lambi célèbre grâce à ses galets multicolores. Doit être fréquentée en été car il y a des restaurants. Elle nous a rappelé la plage de Kato Zakros en Crète, qui donne un peu le même type de paysage, la couleur des galets en moins..

Au sud de Chora quelques plages : Grikos et Petra en face de l'île de Tragonisi. A Grikos un palace en face de la mer où on trouve déja quelques clients mais aussi des maisons/hôtels en ruine, signe que l'activité touristique n'est pas au mieux. C'est néanmoins la plage la plus développée.

Petra me semble peu agréable car la piste qui continue emprunte une partie de la plage !

 

En remontant vers Skala la baie de Sapsila avec une petite plage.

Dans le sud également le mont Profitis Ilias. Dans ce secteur une vue superbe sur le sud de Petra. Nous ne sommes pas montés en haut du mont nous contentant de le voir d'en bas car la "route" qui y mène, bien que goudronnée est très étroite et très pentue.

 

Jacob nous a conté une légende de Patmos que je ne peux garder pour moi : il y a une roche au milieu du port de Skala, signalée aujourd'hui par une bouée et une lumière car dangereuse pour les navires. Voici son histoire :

Autrefois St Jean baptiste baptisait les fidèles dans les eaux de Skala. Un jour un prêtre/magicien représentant les anciens dieux vient le voir devant les fidèles et lui dit qu'il est beaucoup plus fort que lui car s'il va dans l'eau il est capable lui prêtre des vrais dieux de faire revenir sur terre son père et sa mère. St Jean lui répond et bien vas-y on verra. Le magicien entre donc dans l'eau et commence ses incantations mais là St Jean invoque Dieu et Dieu montre sa colère en changeant le magicien en pierre, cette pierre qui est toujours là. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Au 20ème siècle pendant la guerre l'Italie veut enlever ce rocher dangereux; 15 hommes essayent sans succès. Puis l'Italie envoie un bateau pour le déplacer; une tempète se lève qui dure plusieurs jours interdisant au bateau d'entrer dans la baie de Skala. Ensuite on envoie un homme grenouille, il meurt pendant sa mission ! Voila pourquoi la pierre est toujours là.

Un matin à l'hôtel un vieux monsieur nous interpelle en français; il est arrivé cette nuit par le bateau (Jacob est allé le chercher au port). Nous engageons la conversation en français car il le parle aussi bien que nous. C'est un ancien ambassadeur de la Grèce qui a été en poste notamment en Australie, en Syrie du temps du père du dirigeant actuel ... Il parle français, anglais évidemment. Il habite à Marathon et a une maison à Patmos, qui appartenait autrefois à ses parents, que Jacob appelle la tour. Le lendemain après midi en passant devant le restaurant Pentelis un monsieur nous appelle, c'est lui. Il nous propose d'aller visiter sa maison car il y retourne. C'est parti pour la ballade. On part le long de la route vers le sud (Grikos). Georges connait beaucoup de monde, il interpelle un homme qu'il connait et qui travaille dans son champ en contrebas à côté de son annesse : - "et bien ton annesse est enceinte ? "- "oui mais ce n'est pas de moi." Nous marchons le long de la route jusqu'à la première petite église le long de la mer. Là on peut descendre jusqu'à une petite plage. C'est là que Georges venait se baigner avec ses parents quand il était petit. On reprend ensuite la marche et à un moment on attaque une petite route qui monte vers les hauteurs de Chora. Cette route se transforme ensuite en sentier difficile avec plein de cailloux qui rendent la marche difficile. Pour Georges il n'y a que la marche qui lui permet de monter à sa maison ! Il a surement plus de 80 ans, quelques raideurs dans les jambes et pourtant il monte il monte (en faisant une pause de temps en temps). On finit par arriver à sa maison, une grande maison carrée à étage dans le genre de celles qu'on trouve dans le Magne au milieu d'un grand terrain et donc en pleine nature. C'est vrai qu'on dirait une tour carrée. On se repose et on visite cette maison traditionnelle. En été il va accueillir ses petis enfants et va réaménager l'annexe qui sert pour le moment de débarras. On se quite après une conversation très intéressante et le matin de notre départ il appellera l'hôtel afin de nous souhaiter au-revoir en espérant que nous repasserons à Patmos; nous aussi nous espérons revoir ce vieux monsieur très attachant.

    

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